Petite biographie
Jean Mabire (né le 8 février 1927 à Paris et mort le 29 mars 2006 à Saint-Malo, Ille-et-Vilaine) est un écrivain régionaliste normand et journaliste français.
Né à Paris d’une famille originaire de Bayeux et de Vire, Jean Mabire fait ses études secondaires au collège Stanislas, où il obtient un baccalauréat philosophie-lettres, puis entre à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, tout en militant à l’UNEF.
Il débute sa carrière en 1949, en créant la revue régionaliste Viking, qu’il dirige jusqu’en 1955 (Les revues Heimdal et Haro lui feront suite). Il effectue ensuite son service militaire, d’octobre 1950 à octobre 1951, à l’École des troupes aéroportées de Pau, où il obtient son brevet de parachutiste. Aspirant au 1er Bataillon parachutiste de choc à Montauban, il en sort sous-lieutenant de réserve.
En 1954, il fonde à Cherbourg, avec sa première épouse, un atelier d’art graphique, « Les imagiers normands », qui produit surtout des dépliants touristiques. Rappelé en octobre 1958 pour un an en Algérie, au Centre d’entraînement à la guerre subversive (à Philippeville), il est affecté au 12e Bataillon de chasseurs alpins, à la tête d’un commando de chasse composé aux deux tiers de musulmans. Le soldat est démobilisé en octobre 1959 comme capitaine de réserve. Pour ses états de service, il est décoré de la Croix de la Valeur militaire, de la Croix du combattant et de la Médaille commémorative des opérations de maintien de l’ordre en Algérie. Et voit par ailleurs reconnaître, à la faveur de cette guerre, sa vocation littéraire, en obtenant le prix François-Jean Armorin du meilleur reportage de la presse de province (1961) pour Conversations et réalités algériennes, série de dix articles parus dans La Presse de la Manche.
C’est en effet en tant que journaliste que Jean Mabire contribue à de nombreuses publications. En 1956, il débute comme reporter à La Presse de la Manche, puis collabore à Historia, mais aussi, entre autres revues, à Défense de l’Occident (de Maurice Bardèche), à L’Esprit public (où il est l’adjoint de Philippe Héduy), à Europe-Action (dont, « débauché » par Dominique Venner, il devient rédacteur en chef en juin 1965), puis, par la suite, à Éléments. Tenant d’un « nationalisme » se donnant pour idéal le rassemblement de tous les peuples d’Europe, l’écrivain se réclame du « socialisme européen » et influence par ses écrits une génération de militants : « [c’est] sous l’impulsion de J. Mabire que les nationalistes issus de l’OAS se [convertissent] à l’Europe des ethnies (ou des peuples). » Jean Mabire devait, plus tard, résumer d’une formule lapidaire sa visée de l’époque : « profiter de la défaite de l’Algérie française pour engager les survivants de cette aventure sur la voie de la France européenne ».
Parmi les fondateurs (avec, entre autres, le député Pierre Godefroy et Didier Patte), en 1968, de l’Union pour la région normande — qui donne naissance en 1971 au Mouvement normand, dont il était resté président d’honneur —, il participe également, dans le droit fil de son « tropisme » euro-païen, à la création du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne. Un temps rédacteur à Minute, ayant également travaillé dans l’édition (entre autres en tant que directeur de la collection « Action » des éditions Art et Histoire d’Europe), l’auteur normand tient jusqu’à sa mort une chronique littéraire dans l’hebdomadaire National-Hebdo. Il participe également à La Nouvelle Revue d’Histoire, dirigée par Dominique Venner.
Marié en 1952, veuf en 1974, Jean Mabire, qui se remaria en 1976 avec Katherine Hentic, a trois enfants. Habitant successivement Cherbourg, Évreux, Caen et Chevry (Manche), il s’était installé en 1982 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dans le quartier de Saint-Servan.
Auteur d’une centaine d’ouvrages, Jean Mabire débute dans l’écriture avec Drieu parmi nous, hommage à Pierre Drieu La Rochelle paru à La Table Ronde en 1963 (réédition : Trident, 1988 ; Lyon, Irminsul, 2002). Sa production est prolifique : sept livres dans les années 1960, trente-six dans les années 1970 (soit une moyenne d’un peu plus de trois ouvrages chaque année), trente dans les années 1980, trente-cinq dans les années 1990 et treize de 2000 à 2007. La prégnance du thème de l’aventure et de la figure de l’aventurier y a été mise en évidence.
L’association des Amis de Jean Mabire (www.jean-mabire.com), « a pour but de regrouper les amis de l’écrivain Jean Mabire, afin de mieux faire connaître son œuvre littéraire, historique et artistique, à la diffuser et la rendre accessible au plus grand nombre, éviter de la voir dénaturée, assurer le regroupement et la conservation de ses archives et de la documentation qu’il a réunie. L’association se donne aussi pour mission de défendre, le cas échéant, l’auteur et son œuvre. »